
Il est des périodes de la vie où nous avons l’impression que tout change. Nous sommes précipités dans l’inconnu sans repères, sans contrôle et sans pouvoir anticiper ce qui va se passer ensuite. Ces périodes sont propices à l’émergence du meilleur comme du pire. Du traumatisme au coup d’accélérateur, toutes les réactions sont possibles alors qu’est-ce qui fait la différence ?
Je vous propose de visiter cette réalité au travers de différentes lunettes :
Si nous prenons le filtre d’étudier le plus objectivement possible les faits, pouvons nous avoir un impact sur leur déroulement ? Changements, il y a. C’est un fait. A moi de voir à quel point ces changements sont objectifs et réels ou seulement perçus voire fantasmés. Dès lors, je ne peux que me rendre à l’évidence, certaines choses changent, bougent, se transforment ou disparaissent et je ne peux rien y faire, elles sont hors de mon contrôle.
En revanche, si je regarde la situation au travers de la manière dont j’interprète ces changements, alors là, je m’aperçois que mon discours intérieur est influencé par mille facteurs qui font mon unicité. Mes propres expériences de vie, mes valeurs et croyances personnelles, mes forces de caractères ainsi que mes failles s’alignent toutes pour me donner une vision très personnelle de ces changements. C’est pourquoi en tant que coach, il est important de nous rappeler que devant une même évidence factuelle, il y aura toujours autant d’interprétations de la situation qu’il y a de personnes.
En même temps que mon cerveau interprète les faits, mes émotions s’activent. Les théories à ce sujet divergent. Nous ne savons pas encore exactement quelle est la chronologie de l’activation de nos émotions et de nos interprétations, mais il semble clair aujourd’hui que nous appréhendons les éléments extérieurs d’une manière quasi simultanée avec notre cerveau, nos émotions et nos tripes. Tête, cœur et corps réagissent et nous envoient quantité de messages qui ne sont d’ailleurs pas toujours identiques mais contribuent à déterminer les réactions et choix que nous devons faire. Alors face aux changements extérieurs, imaginez le nombre de possibilités de réactions possibles !
Imaginons que ma peur de ne pouvoir appréhender le nouvel équilibre à venir soit forte, ma tête me dit qu’il faut absolument limiter le nombre d’inconnues dans mon équation et mon corps se crispe à l’idée que le combat va être rude et que je risque d’être blessée. Mon vécu de la réalité fera de cette expérience une véritable épreuve. Mark Twain a dit : « Dans ma vie, j’ai vécu beaucoup de situations terribles, dont certaines sont réellement arrivées ! »
Cependant, si ma peur s’accompagne de la croyance que le changement apporte la nouveauté et qu’il y toujours du bon à prendre dans l’évolution de la réalité, mon expérience sera fort différente.
Et si nous regardions l’impact de notre vécu et interprétations de la réalité sur nos comportements, quel serait-il ?
C’est le début d’un cycle qui peut être vertueux ou délétère. Je suis blessé par l’épreuve vécue ? J’avais bien raison d’avoir peur, je dois apprendre à éviter de nouveaux changements sous peine de me voir encore blessé et je me convaincs que je n’ai pas les ressources nécessaires pour faire face.
Je sors de l’épreuve reconnaissante d’avoir appris de nouvelles choses ? Je me félicite pour mon courage et j’envisage l’instabilité du monde comme un fait qui ne me mettra pas à terre mais qui sera source d’évolution personnelle.
Comme nous pouvons le constater, il existe une multitude de possibilités pour vivre, interpréter et réagir à une même réalité, alors la prochaine fois que vous blâmerez le monde pour ce qu’il vous fait vivre de difficile, rappelez-vous que vous avez toujours le choix de changer de lunettes !
Natacha Andenmatten