
Vous connaissez les bandes dessinées de Martine ? Elles ont jalonné ma jeunesse et elles viennent ponctuer ma vie d’adulte. A chaque expérimentation une nouvelle histoire prend forme. Mais comme je ne sais pas les dessiner, je les écris.
Celle-ci s’intitule « Martine déménage ».
Ces derniers mois, Martine veut du changement : elle s’ennuie, se lamente, trouve sa vie bien insipide. Le changement ayant du mal à venir seul, Martine va le déclencher, le forcer, le provoquer. Je dirais même lui jeter le gant.
Elle se dit que si elle bouge un élément relativement important, alors les choses bougeront d’elles-mêmes comme des dominos. Elle réfléchit, se tourne les méninges. Et… elle décide de déménager. Mais quelle booonnne idée !
Là, s’il existe un comité de direction qui gère l’administration de Martine, je peux vous dire que ses membres s’en frottent les mains. Oui, ils rient même beaucoup et se réjouissent de l’avenir qui se présente : « Elle veut du changement ? Allons-y servons lui carrément de la transformation, qui vote pour une métamorphose ? ».
La décision est donc prise et nous voici devant une Martine heureuse, voyez comme une gamine qui vise et saute dans les flaques d’eau. Mais quelle espièglerie, quelle énergie en perspective.
Donc en un mois elle prend la décision et déménage (après dix-sept ans de léthargie quand même). Son entourage est plein d’admiration : mais comme Martine est incroyable, elle se décide, passe à l’action et la voici partie vers de nouveaux horizons en un temps record.
Mmmmhhh… merveilleux. Mais, ce qu’ignorait Martine c’est que tout allait bouger en même temps et dans tous les sens. Bien sûr, à invoquer les Dieux du changement, changementS il y a… Elle était loin de s’imaginer que ses vœux allaient être exaucés. Elle était loin de penser que sa vie familiale allait être chamboulée, sa vie sentimentale, que son petit chien un peu « schizo » passerait l’arme à gauche. Et çà ce ne sont que les choses principales, j’en passe et des meilleures.
Martine, qui trouvait sa vie bien trop calme aimerait bien maintenant pouvoir se poser, pouvoir digérer et faire ses deuils tranquillement. Martine aujourd’hui cherche comment accueillir le vide. Ne dit-on pas « Qui sème le vent, récolte la tempête » ? Ce devait être çà l’ordre du jour du comité de direction…
Quelle est la morale de cette histoire ? J’ai quelques pistes.
En voici une : A moins d’avoir de bons coachs autour de vous, veillez à utiliser les pouvoirs du changement avec modération.
Une autre me targue : La douleur fait grandir et prendre des décisions. Les crises sont sources d’opportunités mais sommes-nous obligés d’aller jusqu’à la crise pour changer ?
Et je suis certaine que vous en trouverez d’autres, vous ne le voyez pas mais je suis en train de vous sourire.
Moi, ces tranches de vie je les appelle « Martine ». Vous avez certainement vos Martines vous aussi ou vos Martins (j’avoue c’est moins parlant au masculin). Peut-être vous dis-je à bientôt pour de nouvelles histoires de Martine….
Carine Chailleux ou Martine-Carine selon les jours.